Sept mois plus tard, que retenez-vous de la dernière édition des 24 Heures Motos ?

« Nous étions prêts, en pole position et nous avions tout ce qu’il fallait pour que la course se déroule bien. Malheureusement, mon coéquipier, Gregg Black, a chuté au premier virage à la suite d’une manœuvre d’un de nos rivaux. Cette manœuvre nous a pénalisés, car la moto a effectué plusieurs tonneaux. Heureusement que nous sommes au Yoshimura SERT Motul, car les mécaniciens ont effectué un travail fantastique pour remettre notre machine en état. Malgré ça, ce que je retiens, c’est que nous avions le rythme pour gagner. C’était ma première course depuis mon retour au sein du team et ça m’a fait du bien de retrouver le haut du tableau et de très bonnes sensations. De plus, les pneus Bridgestone m’ont apporté énormément de satisfaction. »

Quels mots avez-vous eus pour votre coéquipier, Gregg Black, après cette chute ?

« Je connais Gregg depuis de nombreuses années alors je lui ai laissé le temps de respirer et de se calmer afin que la tension puisse redescendre. J’ai vu qu’il n’était pas blessé et qu’il allait pouvoir reprendre le guidon. Nous n’avons pas besoin de beaucoup nous parler pour nous comprendre. Il a fallu se remettre en route et c’est ce que nous avons fait ».

En tant que pilote, lorsque la victoire n’est plus atteignable, comment trouvez-vous la motivation de poursuivre la course ?

« C’est notre job. Nous sommes là pour tout donner même si nous sommes relégués à 20 tours du leader. De plus, nous pensions à l’issue du championnat alors notre objectif était de sauver des points. Nous avons terminé à la 7e place alors nous avions sauvé les meubles en quelque sorte. Il faut retenir que nous étions les plus rapides en piste ».

En quoi était-ce important de terminer le Championnat du monde d’endurance FIM EWC sur une bonne note au Bol d’Or ?

« C’était important pour tout le monde au sein de l’équipe ainsi que pour moi, car il y avait longtemps que j’étais monté sur la plus haute marche du podium. Il fallait récompenser les efforts fournis par toute l’équipe, car nous avons eu beaucoup de malchance cette saison. Si bien que décrocher cette victoire, au Bol d’Or, c’est ce qui pouvait nous arriver de mieux ».

Sylvain Guintoli quitte l’équipe. Pouvez-vous dresser le portrait-robot de son successeur ?

« Je pense que ça va être compliqué de remplacer Sylvain, car il était un très bon pilote d’endurance. C’est un des rares pilotes issus du MotoGP à s’être imposé dans cette discipline et aux 24 Heures Motos. C’est un pilote calme, rapide et qui commet peu d’erreurs. Il répond à tous les critères qu’une équipe recherche chez un pilote. Nous avons eu beaucoup de prétendants pour le remplacer. La décision finale est revenue à Yoshimura et je suis satisfait de leur choix ».

Comment va se dérouler l’intersaison pour votre équipe ?

« La moto ne va pas changer et c’est positif, car nous la connaissons par cœur. Yoshimura va néanmoins travailler sur des évolutions car ils ne se reposent pas sur leurs lauriers et c’est ce qui fait leur force. De mon côté, j’ai déjà haussé mon niveau d’entraînement physique. Je souhaite perdre un peu de poids afin de gagner en performance pure. J’ai trouvé un bon compromis avec mon préparateur physique. C’est un travail de tous les jours et je sais qu’il va porter ses fruits ».

Quels sont vos attentes et objectifs et objectifs pour 2024 ?

« Nous voulons jouer et décrocher le titre. Il faut que nous évitions de commettre les mêmes erreurs que celles que nous avons commises cette saison. Nous sommes l’une des équipes les plus expérimentées de la grille alors nous devons éviter les pièges que la course peut nous tendre et plutôt les tirer à notre avantage. Nous devons aussi progresser sur la prise de décision dans certains domaines. Je suis assez confiant car nous avons beaucoup communiqué avec le staff technique et nous avons tiré des leçons ».

Avec Gregg Black, on vous a vu tester une F4 sur le circuit Bugatti récemment. Pourquoi avez-vous réalisé cet essai ?

« En début de saison j’avais demandé à Damien de faire jouer ses relations car j’adore le sport automobile. Ce genre d’opportunité ne se présente pas tous les jours et ça a été un régal. Les ingénieurs de la FFSA Academy nous ont aidé, car le pilotage de ces monoplaces c’est quelque chose de très particulier. Il faut respecter la voiture et être fin dans le pilotage. Je pense que ce test peut nous apporter des choses à transposer à moto. C’était une superbe expérience et j’en redemande ».