À l’aube de cette nouvelle saison, BMW compte assurément parmi les favoris. La dynamique est excellente dans l’équipe belge, mais en 2024, il a manqué ce petit quelque chose pour gagner l’une des quatre épreuves du championnat. La M1000RR #37 n’est pas passée loin aux 24 Heures Motos, achevées en deuxième place à un tour du vainqueur. Cet hiver, les ingénieurs se sont penchés sur le sujet et, cette fois, le but est limpide. « L’année dernière, on a fait un bon exercice, mais on n’est pas allés au bout. Entre-temps, la moto a pas mal évolué, on a beaucoup travaillé pendant l’intersaison. On a fait un programme de tests intéressant et on a encore de la marge. Il y a un vrai état d’esprit positif dans l’équipe, avec une grande volonté de remporter les 24 Heures Motos. », affirme Sylvain Guintoli, pilote de la BMW #37.

Deux atouts majeurs

Les évolutions s’axent principalement autour de deux nouveautés. Premièrement, les pneumatiques. BMW a échangé ses gommes Dunlop contre des Bridgestone, les mêmes qui équipent le YART-Yamaha, Yoshimura SERT Motul, F.C.C. TSR Honda France et, depuis cette année, Kawasaki Webike Trickstar. Voici le détail qui pourrait faire la différence, comme le laisse entendre Sylvain Guintoli : « Quand on met de nouveaux pneus, toute la moto est impactée, du châssis à l’électronique. C’est un changement fondamental, pour lequel il faut adapter le style de pilotage. On s’appuie sur l’expérience de Bridgestone en endurance, qui, on l’espère, nous permettra de faire partie de la bagarre au championnat. Ce sont des gommes qui fonctionnent vraiment bien, sur tous les circuits et dans toutes les conditions ». Bridgestone est invaincu aux 24 Heures Motos depuis 2020, ce qui est de bon augure. Aux essais pré-Mans, le chronomètre a validé ces changements. La BMW #37 a réalisé le meilleur temps à l’issue des deux journées, à seulement deux dixièmes de la pole position des 24 Heures Motos 2024.

Le deuxième élément relève davantage du niveau de préparation. En 2024, le pilote turc Toprak Razgatlıoğlu s’est imposé en Championnat du monde Superbike – catégorie reine des motos issues de la production – avec BMW. Sa M1000RR n’est pas si différente de celle engagée en FIM EWC, ce qui crée naturellement des parallèles. « Le titre de Toprak avec BMW a eu un énorme impact sur notre équipe. L’endurance est devenue un objectif encore plus important ; les ambitions ont été rehaussées de notre côté. Sur le plan technique, les liens entre le programme Superbike et l’endurance ont été renforcés. La BMW que nous allons utiliser en FIM EWC est encore plus inspirée de la moto de Superbike. La base est la même, donc de nombreux rapprochements se créent naturellement. Bien sûr, les réglementations sont assez différentes mais fondamentalement, les motos sont similaires », assure Sylvain Guintoli.

Un équipage habitué au succès

Sylvain Guintoli a rejoint le programme endurance BMW fin 2023, après des années de succès avec Yoshimura SERT Motul. À côté, il développe la M1000RR de Superbike depuis début 2024, ce qui lui donne une double expertise précieuse à ce niveau de compétition. Pour rappel, il a lui aussi été champion du monde de cette discipline en 2014. « Je ne suis pas le seul à travailler des deux côtés : beaucoup d’ingénieurs et de techniciens sont également employés sur le projet Superbike. Ça nous permet d’échanger des idées et de trouver des voies d’amélioration », déclare-t-il. Une union des forces redoutable sur laquelle mise beaucoup BMW.

Pour assurer la réussite de cette entreprise, le responsable d’équipe du BMW Motorrad World Endurance Team, Werner Daemen, a parié sur Steven Odendaal en remplacement d’Illya Mykhalchyk, désormais avec ERC BMW Endurance Team. Le Sud-Africain bénéficie d’une grande expérience en vitesse mais a aussi roulé en endurance pour le Viltaïs Racing, avec du succès ; en témoigne sa victoire au Bol d’Or 2023. Sylvain Guintoli se réjouit d’une telle addition : « C’est important d’avoir un gars comme Steven avec nous. À la fin de l’année dernière, il s’est tout de suite bien intégré dans l’équipe. C’est un très bon pilote, solide sur tous les plans. Je suis convaincu qu’il sera un élément déterminant cette saison ». Le trio est complété par Markus Reiterberger, rompu aux épreuves de longues distances.

Ce 20 avril, BMW tentera de devenir le premier constructeur européen à triompher aux 24 Heures Motos.