Jean Marc Deletang, directeur de course et « chef d’orchestre » des 24 Heures Motos
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Jean Marc Deletang, directeur de course et « chef d’orchestre » des 24 Heures Motos

Depuis 2016, Jean-Marc Deletang est directeur de course des 24 Heures Motos. Cet ancien vainqueur de catégorie sur la classique mancelle est un véritable chef d’orchestre qui veille sur la sécurité des pilotes et des commissaires durant l’épreuve.

Quels sont vos tous premiers souvenirs de 24 Heures Motos ?

« Mes tous premiers souvenirs remontent à 1989. L’équipe Cottard Moto avait fait le pari d’engager une Suzuki GSX 750. 54 teams étaient au départ et nous avions réalisé le 55e temps lors des qualifications. J’ai été déçu et frustré car nous avions fait le travail. J’étais tellement impatient de participer aux 24 Heures Motos car cette course m’avait donné envie d’être pilote. Néanmoins, ça m’a donné goût et l’année suivante je terminais 15e du classement général. C’était parti. Les 24 Heures Motos pour moi c’est le pilotage de nuit, une ambiance et des émotions difficiles à exprimer. »

Aujourd’hui, quel est votre rôle durant les 24 Heures Motos ?

« Je suis Directeur de course. Cela signifie que je m’assure de la sécurité des pilotes et des commissaires durant l’épreuve. J’organise toutes les interventions sur la piste. Cela fait cinq ans que j’occupe ce rôle et je possède désormais une belle expérience car je suis le seul à avoir disputé cette course. Selon-moi, c’est indispensable car les décisions doivent être prises rapidement et nous devons connaître la piste. C’est un vrai travail de chef d’orchestre. Sur le circuit Bugatti, nous sommes bien aidés grâce aux équipes en place. Nous avons, de loin, l’organisation la plus performante à tous les niveaux.
Pour cette mission, j’ai le sentiment d’être calme et d’avoir un contrôle à 360°. Lorsque j’ai débuté, je ne m’attendais pas à avoir cet état d’esprit. C’est venu durant les épreuves. Il faut beaucoup de self-control, ne pas se laisser submerger par l’excitation ou l’énervement et être concentré. »

En quoi le fait d’être un ancien pilote vous aide-t-il dans cette mission ?

« Une direction de course à la vision du circuit à travers les écrans. En tant qu’ancien pilote, je sais où les motos peuvent sortir car j’ai une bonne connaissance du terrain. Ça nous donne la capacité d’intervenir rapidement sans mettre les gens en danger. Je n’hésite pas à faire des reconnaissances de la piste, à pied, avec mon équipe. C’est l’occasion de revenir sur des interventions précédentes et cela permet de progresser pour les futures. »

En 2019, à 35 minutes du drapeau à damier, vous n’avez pas hésité à vous rendre à la chicane Dunlop où une intervention était en cours à la suite d’une casse moteur d’une machine. Vous aviez la pression car il fallait relancer la course le plus rapidement possible, pouvez-vous nous raconter ce moment ?

« Ce qui fut surprenant avec ce fait de course, c’est que lorsque nous avons relancé l’épreuve, j’ai reçu des dizaines de messages de gens qui m’ont remercié. Dans un cas normal, nous aurions probablement terminé la course sous safety-car. Nous voulions rapidement la relancer et nous y sommes parvenus grâce au travail des commissaires. Nous avons nettoyé la piste en 20 minutes. Ces dernières années, nous avons mis en place des formations commissaires et cela a créé une vraie osmose au sein des équipes. »

L’endurance a beaucoup évolué. Quel est votre regard sur les 24 Heures Motos d’aujourd’hui ?

« Ça va très vite du départ à l’arrivée ! Depuis que la Fédération Internationale de Motocyclisme et Eurosport Events, promoteur du championnat, ont décidé d’abaisser les temps de qualification à 108% du leader, les équipes sont dans l’obligation de trouver des pilotes rapides afin de se qualifier. Il y a aussi énormément de bons pilotes qui accèdent désormais à l’endurance. Même les motos d’origine sont rapides. Aujourd’hui, il y a moins d’écart entre les équipes. Maintenant les pilotes peuvent doubler les attardés seulement lors des phases de freinage et non plus en ligne droite comme à mon époque. C’est très périlleux. Aux 24 Heures Motos, il y a toujours eu de la bagarre et ça a constamment été intense.
Je suis tellement content d’être là, de partager la course avec les pilotes, les teams managers, les spectateurs. J’aime ce que font les équipes amateures. Elles sont finalement très professionnelles dans leur fonctionnement. J’ai beaucoup de respect vis-à-vis de tous ces acteurs de la course et que le meilleur gagne ! »

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