Au moins une Aprilia devrait être au départ de la 47e édition des 24 Heures Motos. Comme depuis 2011, l’équipe Aprilia Le Mans 2 Roues représentera la marque italienne sur la classique mancelle. Elle alignera un modèle 2024 de la RSV4 en catégorie Superstock. L’an passé, elle avait été contrainte à s’engager en catégorie Experimental pour des raisons d’homologation de la moto, avec, à la clef, la victoire. « Nous avions effectué une course parfaite avant de rencontrer un problème mécanique. Malgré ça, nous avions trouvé des solutions pour rallier l’arrivée. Toute l’équipe était heureuse de cette victoire », se souvient Emmanuel Parisse, pilote et fer de lance de ce projet.
Pour 2024, l’accent sera mis sur la fiabilité. L’embrayage de la RSV4 sera au cœur des préoccupations. « Il faut véritablement en prendre soin et éviter de le faire patiner », explique Emmanuel Parisse. C’est pour ça que l’on voit un mécanicien pousser les motos après chaque ravitaillement. C’est un défaut que nous n’avions jamais rencontré sur l’ancien modèle. Malgré cela, la RSV4 est fiable. Nous avons validé beaucoup de choses l’an passé. Cela nous permet d’être confiants ».

Une sélection rigoureuse

L’équipage qui évoluera au guidon de l’Aprilia #15 a été choisi avec soin afin de garantir une certaine stabilité et une construction à long terme. Ainsi, Nelson Major (30 ans, huit participations), Emmanuel Parisse (46 ans, 21 participations), Alexis Lamiré (24 ans, trois participations) et Tanguy Zaepfel (24 ans, deux participations) se relaieront. « J’essaie de m’inspirer de ce que faisait Dominique Meliand, ancien team manager du Suzuki Endurance Racing Team. Il avait toujours une vision à long terme. Tanguy pilote pour nous depuis deux ans et l’an passé, il a été impressionnant. Alexis a été une belle surprise alors nous voulions le conserver. Auréolé de son titre de Champion de France en European Bikes, Nelson est de retour dans notre team. C’est un pilote rapide, intelligent et qui ne tombe pas. Avec la possibilité de faire rouler quatre pilotes titulaires, une autre stratégie va se mettre en place. Ils vont devoir tout donner sur six heures au lieu de huit ».
Pour la petite histoire, à chaque début de saison, Aprilia Le Mans 2 Roues organise un sondage en interne afin de choisir l’équipage, privilégiant ainsi l’aspect humain. « Quand les pilotes arrivent dans l’équipe, tout le monde est d’accord et humainement, ça se passe bien ».

Pour sa 13e participation aux 24 Heures Motos, l’équipe s’est fixée des objectifs ambitieux. Elle vise le top 15 du classement général et le top 5 de la catégorie Superstock. Une position qu’elle occupait en 2023 avant de rencontrer des problèmes mécaniques. « Je veux que nous réalisions un beau résultat pour concrétiser tout ce que nous faisons depuis des années », commente Emmanuel Parisse. Nous demandons à nos pilotes de ne pas prendre de risques inutiles lors de leurs relais afin d’éviter les chutes, coûteuses en termes de pièces et potentiellement nuisibles à la mécanique pointue de notre RSV4 ».

La passion des 24 Heures Motos en héritage

La période hivernale est dévouée à la préparation minutieuse de la moto, avec un staff technique inchangé depuis plusieurs saisons. De quoi garantir une certaine continuité et une expertise essentielle pour affronter le défi technique que représente les 24 Heures Motos.
En vue de la 47e édition, Aprilia Le Mans 2 Roues participera à six ou sept roulages sur le circuit Bugatti et les essais pré-Mans programmés les 2 et 3 avril prochains. Ce sera l’occasion de se mesurer aux autres équipes et d’identifier une première hiérarchie au sein de la catégorie Superstock.

2024 devrait également marquer la 22e participation d’Emmanuel Parisse. Rappelons que le record de participations est détenu par Gérard Jolivet avec 25 départs. « Quand je suis arrivé au Mans, la première chose que mon papa m’a fait visiter c’est le circuit. J’en suis tombé amoureux et la passion ne m’a jamais quitté. Ce qui me motive, c’est l’envie de réaliser un beau résultat avec cette équipe. Détrôner Gérard Jolivet, ça viendra ou ça ne viendra pas. Si j’y parviens, la boucle sera alors bouclée. Aujourd’hui, c’est plus difficile d’aller au bout d’une course de 24 heures que ça ne l’était il y a 10 ou 15 ans », conclut le pilote manceau.