24h Motos
Si vous essayez de conduire votre moto à un rythme effréné durant 24 heures, pas sûr qu’elle aille au bout. Pourtant aux 24 Heures Motos les machines tiennent le coup. Gabriel Michon, team manager du 3ART Best Of Bike, nous dévoile quatre éléments essentiels de la préparation de la Yamaha R1 #36 engagée dans la catégorie Formula EWC de la 44e édition des 24 Heures Motos.
Si en catégorie Superstock les machines sont proches de celles d’origine, la classe Formula EWC offre plus de liberté en termes d’amélioration des performances. L’apparence générale de la moto doit rester conforme à la machine homologuée. Toutefois, les équipes peuvent changer la fourche, l’amortisseur, le bras oscillant, les freins, le radiateur et l’échappement. Une certaine liberté est accordée pour accroitre le niveau de performance du moteur. Ces machines sont équipées d’un système de changement rapide des roues.
En réalité, elle ne s’arrête jamais d’une saison à l’autre. À chaque course, les équipes trouvent de nombreux points d’amélioration. « Je prépare notre moto chez moi », explique Gabriel Michon, team manager du 3ART Best Of Bike. « À chaque fois que la moto prend la piste, nous nous remettons en question. Tous les membres du staff technique ont des idées. Nous essayons de prendre le meilleur de chaque personne et c’est ce qui nous fait avancer. Il y a beaucoup d’équipes dans lesquelles les préparateurs sont bornés. Chez nous, c’est participatif. Notre philosophie, c’est de faire une moto solide plutôt que légère car en cas de chute, les dégâts sont moins importants ».
L’électronique est désormais omniprésent sur les machines des 24 Heures Motos. Les équipes doivent donc modifier leur approche de la course. Anti-cabrage, ABS, acquisition de données, ces éléments réclament de nouvelles compétences. « Il ne faut pas décrocher d’une année sur l’autre car il y a beaucoup d’évolution. Nous avons une personne dédiée à l’acquisition de données depuis les 8 Heures d’Estoril 2020. Ça nous apporte un plus et ce qui nous rassure c’est que la télémétrie confirme notre ressenti ainsi que celui des pilotes. Cela signifie que nous suivons la bonne direction en ce qui concerne les réglages ». Pour les pilotes, les outils électroniques et l’acquisition de données constituent une évolution dans leur métier. Ainsi, ils confrontent les data pour faire progresser leur pilotage et gagner en rapidité.
« Il n’y a plus de secret en endurance », réagit Gabriel Michon. « J’adore faire la visite des stands afin d’observer les équipes professionnelles et amateures. Souvent, les idées les plus intéressantes sont l’œuvre des petites équipes. Dans les petits teams, il n’y a pas d’ingénieurs mais des gens ingénieux. En ce qui concerne les équipes officielles, nous observons leur façon de travailler ». Peu importe la taille et les moyens des équipes, elles doivent se remettre en question perpétuellement afin de suivre le mouvement et rester compétitives.
La préparation d’une moto nécessite des moyens financiers et humains importants. Là aussi, les équipes au budget limité doivent faire preuve d’habileté. « Nous sollicitons tout notre entourage et les compétences de chacun. Pour la fabrication de pièces unitaires, nous avons des connaissances qui travaillent dans des entreprises d’usinage. Ça nous permet d’avancer à moindre coût. Nous n’avons aucun salarié dans l’équipe. En revanche, nous sommes des passionnés qui ont envie de bien faire. Terminer les 24 Heures Motos en sixième position comme nous l’avons fait ces trois dernières années est donc un gros résultat pour nous ».
Cette année encore, l’équipe qui remportera les 24 Heures Motos (quelle que soit la catégorie) sera celle qui aura le mieux préparé l’épreuve et fait le plus preuve d’ingéniosité.
