Michael Dunlop (TRT27 AZ Moto) : « J’aimerais faire plus d’épreuves comme celle-ci »
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Michael Dunlop (TRT27 AZ Moto) : « J’aimerais faire plus d’épreuves comme celle-ci »

Chaque année, les 24 Heures motos attirent de nombreux champions d’autres disciplines. Parmi les grands noms de cette 47e édition, Michael Dunlop est immanquable. Aidé par ses 25 victoires sur le célèbre Tourist Trophy, le Nord-Irlandais habitué à prendre tous les risques sur l’île de Man débarque en Sarthe pour la deuxième fois.

Une revanche à prendre

Il lui aura fallu onze ans pour revenir au Mans. Entre temps, son palmarès n’a fait que s’enrichir. Il en est à 25 victoires sur l’impitoyable Tourist Trophy (ou TT), une course contre le temps sur un circuit long de 60 kilomètres, tracé à même les routes. Pour autant, il n’est toujours pas rassasié, et se frotte encore aux 24 Heures Motos en catégorie Superstock. « J’étais venu en tant que pilote officiel Honda – au sein d’une équipe qui réunissait d’autres légendes du TT, ndlr –, mais en remplaçant. Finalement, j’avais pris la place de titulaire. Bien sûr, ça fait déjà 11 ans, alors tout a changé mais mon approche reste la même » confie-t-il. Une expérience enrichissante, mais unique en son genre en raison de la nature de ses coéquipiers : « Toute l’équipe était constituée de pilotes sur route, alors nous avions un réglage unique qui correspondait à notre style ».

Michael Dunlop, pilote émérite, vient juste de passer son permis moto ! Incroyable au vu de son palmarès sans fin.
Michael Dunlop, pilote émérite, vient juste de passer son permis moto ! Incroyable au vu de son palmarès sans fin.

À l’époque, le trio n’avait pas réussi à mener à bien sa mission. Ce sentiment d’inachevé trotte encore dans l’esprit de Michael Dunlop au moment d’évoquer ses souvenirs manceaux. « Je me souviens surtout de l’abandon ! C’était vraiment dommage ; on a eu un gros accident, et la moto a été détruite. Mais bon, c’est le jeu de l’endurance » ajoute-t-il.

Nouvelle ère

Finalement, tout a changé. Sauf la marque de sa monture. L’équipe TRT27 AZ Motos d’Éric Tanésie a troqué ses Suzuki pour des Honda CBR 1000 RR-SP pendant l’hiver. Malgré cela, tout est à réapprendre sur cette version plus moderne, pour lui comme les mécaniciens. Michael Dunlop est conscient de ce défi. « Ça a été un peu la course pour mettre au point la moto, l’équipe l’a découverte récemment aussi. On partait de zéro. On va y arriver, mais il faut encore travailler sur les réglages, ils ne sont pas optimaux pour l’instant. »

Le Nord-Irlandais, expérimenté, ne rencontre pas de problèmes d’adaptation majeurs… à moins que : « C’est difficile, car ils sont tous français, sauf les pilotes ! Blague à part, ce sont de très bons gars, l’ambiance est bonne et tout le monde travaille bien ». Le tracé, lui, ne semble pas représenter d’obstacle. « C’est un très beau circuit, mais il y fait très froid ! On sait, ici, qu’il y a 90 % de chances qu’il pleuve ou que les températures demeurent très basses. Mais c’est aussi ce qui fait Le Mans, c’est un tracé mythique. »

"Il va sans doute pleuvoir ou faire très froid, mais c’est aussi ce qui fait Le Mans, c’est un tracé mythique "
Michael Dunlop

Avec une nouvelle moto à exploiter, il est difficile d’établir un pronostic fiable quant à la performance de l’équipe. Michael Dunlop y croit, animé par un mélange de sang-froid et de confiance dont il a le secret : « Le défi est d’abord de terminer, sans faire d’erreur, en minimisant les pertes de temps. Mes coéquipiers sont bons, et avec la moto que nous avons, je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas rapides. Ça devrait le faire. » dit-il, avec flegme.

Le grand écart

A priori, il n’y a pas beaucoup de points communs entre la course sur route et l’endurance moto. Passer d’une discipline à l’autre représente un grand défi, même pour l’un des meilleurs de tous les temps dans un de ces domaines. « La théorie est la même, mais, forcément, il y a des différences. Nous sommes sur la moto pendant un long laps de temps, au Tourist Trophy aussi, c’est vrai. Mais ici, c’est beaucoup plus serré entre les concurrents, il y a plus de dépassements. À tout moment, un retardataire peut ruiner notre course, il faut être très vigilant et souple sur le pilotage. Personnellement, je ne pense pas que le circuit présente de difficultés majeures. Ce qui est dur, c’est de courir en même temps que les meilleurs pilotes d’endurance, il faut toujours être sur ses gardes. »

L’approche, elle aussi, change radicalement. Comme le résume parfaitement Michael Dunlop : « Au Tourist Trophy, l’objectif est de ne pas mourir. Ici, il faut doubler, encore et encore ». Si ces deux mondes paraissent si éloignés, les 24 Heures Motos et le Tourist Trophy se rejoignent par leur renommée. La seconde, disputée depuis 1907, est unanimement considérée comme une épreuve reine du monde motocycliste.

Michael Dunlop se réjouit de ce grand écart entre deux événements de grande envergure. Même, il se permet d'envisager d’autres expériences similaires. « Les 24 Heures Motos sont énormes, il n’y a aucun doute. Même si, mon truc, ce sont les courses sur route, j’aimerais faire plus d’épreuves dans ce style. C’est un beau championnat, et la discipline me convient plutôt bien. Je suis habitué aux longues distances, à être régulier et concentré pendant plusieurs heures. Ceci dit, c’est loin d’être facile car les pilotes sont très rapides. »

 

"Au Tourist Trophy, l’objectif est de ne pas mourir. Ici, il faut doubler, encore et encore "
Michael Dunlop

Peut-on rêver de la présence de Michael Dunlop en championnat du monde d’endurance FIM EWC d’ici peu ? En attendant, il essaiera de faire bonne figure au sein d’une exceptionnelle catégorie Superstock, en compagnie de ses coéquipiers Thomas Ward, Thomas Oliver et Ben Luxton.

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