Même si Kawasaki n’a pas gagné au Mans depuis 2019, le constructeur nippon n’en reste pas moins l’un des historiques de l’épreuve, avec quatorze victoires accumulées depuis 1981. Seul Suzuki fait mieux, avec quinze unités. La marque a été particulièrement dominante de 2010 à 2013, soit quatre succès consécutifs, ce qui n’est plus arrivé depuis.

Des évolutions prometteuses

La 48e édition des 24 Heures Motos (17-20 avril 2025) s’annonce des plus serrées. Cette année, cinq équipes majeures sont équipées des pneumatiques Bridgestone : F.C.C TSR Honda France, YART-Yamaha, Yoshimura SERT Motul, BMW Motorrad World Endurance Team (qui abandonne Dunlop) et Kawasaki Webike Trickstar, qui se sépare de Pirelli. Cette évolution fondamentale pourrait propulser la ZX-10RR #11 aux premières places, mais l’adaptation n’est pas simple. « Avec ce changement de fournisseur, il faut comprendre comment régler la moto en harmonie avec les gommes, ce n’est pas facile », affirme Mike Di Meglio.

Kawasaki peut compter sur la contribution de son ancien pilote MotoGP, habitué aux Brigdestone pour avoir gagné avec chez Honda. « Mon expérience est déterminante, car je sais comment ils fonctionnent, les fenêtres de températures, quelles combinaisons choisir entre l’avant et l’arrière... La ZX-10RR est différente, et on n’utilisera sûrement pas exactement les mêmes stratégies qu’avec Honda. Mais tout de même, mes connaissances pourraient nous aider », poursuit-il, conscient de l’importance de son rôle.

Un équipage prestigieux

Pour attaquer les 24 Heures Motos, Kawasaki s’appuie sur des tauliers du plateau FIM EWC. L’Italien Christian Gamarino entame sa deuxième saison en vert, et Grégory Leblanc, de par sa grande expérience, apporte une expertise précieuse. Di Meglio complète un trio de choc prêt à se battre devant d’après ses propres dires : « Grégory et moi savons comment gagner les 24 Heures, on l’a déjà prouvé. Cela signifie que l’on arrive à fédérer un projet, ce qui tombe bien puisque l’équipe d’usine Kawasaki a été reprise et restructurée il y a peu. Après une saison d’apprentissage l’année dernière, elle a passé un cap, notamment grâce au choix des Bridgestone ». Grégory Leblanc deviendrait le premier pilote à compter six succès aux 24 Heures Motos en cas de victoire de la Kawasaki #11 – il partage actuellement le record avec Alex Viera.

Les essais pré-Mans n’ont pas été négligés, tant ils sont déterminants pour préparer les 24 Heures, mais aussi le reste de l'année. « Au vu des tests que l’on a faits, je pense qu’on a le rythme pour se battre avec les premiers, même si l’imprévisibilité de l’endurance complique toujours les pronostics. Je ne vais pas dire qu’on était au-dessus de tout le monde, mais on peut viser le podium, voire plus. On a haussé notre niveau de jeu le mercredi et on a déjà essayé des solutions en vue de la course », assure Mike Di Meglio, très déterminé. À l’issue des deux journées, La ZX-10RR d’usine pointait en quatrième place, à six dixièmes de la BMW M1000RR officielle.

D’ailleurs, Mike Di Meglio se méfie de cette très rapide BMW #37, mais pas que. « Le YART est souvent là, et BMW a également choisi les Bridgestone. Cependant, il ne faut pas sous-estimer Suzuki, qui est toujours devant en course, peu importe leurs résultats aux pré-Mans. Chez F.C.C TSR Honda France, Alan Techer est blessé et un nouveau pilote arrive (Taiga Hada, ndlr). À voir comment il s’adapte. Pour moi, le favori reste Suzuki, car l’équipage n’a pas changé, mais on a nous aussi un trio homogène », conclut-il.

L’affrontement s’annonce passionnant, sans même évoquer les chances des très véloces écuries privées, à l’affût de belles occasions aux 24 Heures Motos.