BMRT3D, lié à l’accessoiriste Maxxess par le biais de Romain Mangé – le directeur de l’équipe – a longtemps été l’un des piliers du Superstock. Suite à l’obtention du titre mondial de la catégorie en 2021, elle n’a fait que se développer jusqu’à rejoindre la Formula EWC en 2024, toujours avec Kawasaki. Cette transition a été récompensée par le onzième rang au championnat, et aujourd’hui, les bourguignons en veulent plus.

Se rapprocher des équipes d’usine

La marche est haute entre le Superstock et la Formula EWC. Il est difficile de réussir à s’intercaler entre Suzuki, Yamaha, Honda et les autres ; des marques installées depuis longtemps et qui disposent d’une puissance financière incomparable. Habitué aux podiums, Romain Mangé a dû revoir ses ambitions à la baisse pour sa première saison en catégorie reine. « C’est sûr qu’on fait moins de résultats qu’en Superstock, mais j’ai toujours résumé ce phénomène ainsi : « Est-ce qu’on préfère être petits chez les grands ou grands chez les petits ? » Personnellement, je n’ai aucun regret d’être passé en Formula EWC. On a découvert ce monde en faisant quelque chose de sérieux en 2024. L’ambition est de monter en grade petit à petit, pour essayer de réduire l'écart avec les meilleurs », affirme-t-il fièrement.

BMRT3D sait que la tâche s’annonce difficile, notamment en raison des pneumatiques. L’équipe sera chaussée en Pirelli quand tous les favoris ont choisi Bridgestone, y compris l’écurie officielle Kawasaki Webike Trickstar. « Ça nous complique un peu la vie. L’objectif est le même que l’an dernier, mais en se rapprochant un petit peu plus. On vise le top 5, mais on peut rêver de mieux : on a déjà fait des podiums au classement général avec notre Superstock à l’époque », précise Romain Mangé. Effectivement, en 2021, la Kawasaki #24 engagée en Superstock a réussi l’exploit de se hisser en troisième place au Bol d’Or.

Aucun regret, donc, et un regard résolument tourné vers l’avenir. Pour mener à bien cette mission, Mangé et ses hommes peuvent compter sur leur partenaire Maxxess, qui s’implique davantage en 2025. En témoigne le changement de couleur de la ZX-10RR, qui troque son vert historique pour le jaune de l’accessoiriste. « Avant, on avait une petite aide de leur part. Là, ils s’intéressent de plus en plus au projet. C’est un soutien financier important, qui nous permet d’avoir des pilotes très performants et de faire progresser la moto. Maxxess a vraiment l’envie de s’impliquer dans le monde de la course », confie le Neversois.

De nouvelles armes

Pour passer du rêve à la réalité, Maxxess by BMRT3D Pirelli Motul a recruté deux pilotes de renom. Mathieu Gines, d’une part. Le Breton, considéré comme une force du plateau, est également engagé en championnat de France Superbike pour représenter le team bourguignon ; une idée qui est venue naturellement. « Le projet de Mathieu avec Yamaha s’est arrêté, puis il est entré en contact avec nous en octobre 2024. On a réussi à monter quelque chose tous les deux, en vitesse dans le championnat de France Superbike, mais aussi en endurance. C’est une chance de pouvoir récupérer un pilote de son calibre. De son côté, il sait que notre Kawasaki est performante, que l’on est une équipe relativement sérieuse, présente depuis très longtemps », déclare Romain Mangé.

Mathieu Gines et Loris Cresson – déjà là l’an dernier – sont rejoints par Isaac Viñales, habitué des paddocks de Grands Prix et de Superbike. L’Espagnol connaît l’endurance et revient pour en découdre. « Isaac Vinales est impressionnant, il n’a pas besoin de beaucoup de tours pour être rapide. Aux pré-Mans, notre moto n’avait jamais roulé aussi vite. On a trois pilotes extrêmement véloces, donc on va tenter d’être les outsiders », ajoute Romain Mangé.

Les trois hommes ont réalisé le neuvième temps des essais pré-Mans, soit une performance honorable. Le directeur de l’équipe pense fermement que ce trio peut faire frémir les officiels, même s’il se méfie de l’imprévisibilité de la course : « C’est le meilleur équipage depuis que la #24 roule en endurance. Ce n'est pas simple de se projeter en raison de la difficulté des 24 Heures Motos, mais sur le papier, on a tout mis en place pour faire un beau résultat. On sait que, pour cela, il sera d’abord nécessaire d’être à l’arrivée ».

Tout porte à croire qu’il ne faudra jamais quitter la ZX-10RR #24 des yeux pendant la 48e édition des 24 Heures Motos (17-20 avril).