24 Heures Motos 2019 – José Kuhn et Freddy Foray : un champion décrypté par son coach
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24 Heures Motos 2019 – José Kuhn et Freddy Foray : un champion décrypté par son coach

Vainqueur des 24 Heures Motos 2018, Freddy Foray peut compter sur son coach, José Kuhn, avec qui il travaille depuis treize ans, pour mener à bien sa carrière. José Kuhn dévoile un portrait singulier de son pilote à succès.

Comment devient-on le coach de Freddy Foray ?

José Kuhn : J’ai été moi-même pilote pendant une dizaine d’années, en endurance, en Grand Prix, en vitesse. Je connaissais les parents de Freddy, et on ne présente plus Jean Foray, le père, dans le monde de la moto en France, il roulait encore il y a quelques années. Bien sûr, je connaissais les enfants Freddy et Kenny. Freddy et moi avons passé une année ensemble 24 heures sur 24 pour notre Brevet d’Etat d’entraîneur à Saint Raphaël, ce qui nous a de nouveau rapprochés. Puis les choses se sont faites naturellement. Il m’a demandé un jour si je ne pouvais pas venir avec lui sur une course, alors qu’il n’était pas encore professionnel. Nous avions envie de nous aider mutuellement : moi en apprenant mon métier de coach et voir ainsi comment je pouvais l’aider, et lui en essayant de progresser sur son pilotage.

Comment définiriez-vous votre métier de coach par rapport au physique, au mental, au matériel, etc ?

Ce métier englobe effectivement beaucoup de choses. Nous ne nous entraînions pas ensemble car nous sommes éloignés géographiquement, mais nous discutions beaucoup de préparation physique. Je proposais beaucoup de choses et Freddy également, car c’est quelqu’un qui a toujours une idée à la seconde. Les moyens aidant, il a un préparateur physique près de chez lui. Pour ma part, je travaille avec Freddy sur le terrain, sur le côté technique. Quand il roule, je suis en bord de piste et je le filme, je dispose de chronomètres, de radars, j’observe ce qu’il fait, ce que font ses coéquipiers et aussi ses adversaires… Puis  nous en discutons après la séance. Nous parlons aussi avec les mécaniciens, pour savoir si on peut progresser en travaillant sur la moto ou avec Freddy. Il y a aussi l’aspect mental, surtout sur une course d’endurance. Il y a toujours des hauts et des bas qui sont plus ou moins marqués en fonction du pilote. Parfois, il faut un petit mot de réconfort, à d’autres moment il faut le ‘’secouer’’ un peu plus, même si ça n’arrive pas souvent… Une fois que la course est lancée, on est un peu plus ‘’nounou’’ : on est à l’écoute, on donne un coup de main pour les repas, on s’occupe du cuir et des casques, de manière à ce que le pilote soit le plus zen possible. Je suis beaucoup la course, même quand Freddy est au repos. Je reste dans le stand ou dans le camion, je regarde les chronos… Ensuite, je fais le point avec lui dès qu’il s’est reposé.

Comment s’est passée la victoire aux 24 Heures Motos l’an dernier, à la fois dans la tête de Freddy et dans la vôtre ?

En fait, les choses ont commencé au Bol d’Or, lorsque nous nous sommes rendu compte que nous pouvions jouer les premiers rôles, ou tout du moins un podium. Au Mans, tout le monde attaquait, la moto était performante et nous avons eu un coup de pouce du destin. Mais quand la victoire semble en vue, il faut temporiser et garder la tête froide tant que le drapeau à damier n’est pas tombé. On essaie d’être serein, de faire ce qu’on fait habituellement.

Comment percevez-vous la gémellité de Freddy avec son frère Kenny ?

Je travaille avec Kenny en moto électrique et en Championnat de France Superbike. Ils sont tous les deux très travailleurs, mais totalement opposés. Freddy dit plus vite ce qu’il pense. Chez Kenny, il faut plus percevoir les signes car il ne laisse pas transparaître beaucoup de choses. Freddy a plus gagné en courses d’endurance, et Kenny plus en compétition vitesse. Quand Kenny a fait la pole position de ces 24 Heures Motos 2019 (hier), Freddy (7e chrono) et moi avons fait notre débriefing ensemble, mais la première chose qu’il avait envie de faire était d’aller embrasser son frère et de le féliciter. Même si Kenny a peut-être plus d’envies de podiums aux 24 Heures Motos, chacun profite pleinement du bonheur de l’autre.

 

Photo - LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTOS, SAMEDI 20 AVRIL 2019 - José Kuhn (à gauche) et Freddy Foray, une longue histoire entre un coach et un pilote... Avec une troisième victoire pour cette 42e édition des 24 Heures Motos ? Réponse demain dimanche 21 avril, à 15 heures.

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