Ton arrivée au sein de l’équipe peut-elle amener un déclic qui lui permettra de remporter enfin les 24 Heures Motos ?

« Je l’espère. Je rejoins une équipe qui est déjà expérimentée et compétitive. Elle a déjà remporté une épreuve de 24 heures à Spa-Francorchamps en 2022. Je compte bien apporter toute mon expérience et faire tout ce que je peux pour décrocher une nouvelle victoire sur un double tour d’horloge. C’est notre objectif. »

Après avoir piloté la Suzuki GSX-R, te voilà au guidon de la BMW M1000RR. Que peux-tu dire sur le comportement de cette machine très évoluée technologiquement ?

« J’ai testé la version Superbike et Endurance de la M1000RR à plusieurs reprises. C’est une machine aboutie et qui est excellente à piloter. Sa puissance et son package aérodynamique lui permettent d’atteindre une grande vitesse en ligne droite. C’est une belle moto avec un beau potentiel. »

En quoi ton rôle de pilote de développement pour le Superbike peut-il aider au programme endurance de BMW ?

« Cette question est intéressante, car les deux sont liés. Les deux équipes techniques travaillent ensemble afin de faire progresser les deux projets. Le développement de la machine du Championnat du monde Superbike peut amener des évolutions sur celui de la moto d’endurance et réciproquement. Bien entendu, les motos sont adaptées à chaque championnat et à son règlement. Mon rôle c’est de lier ces deux projets et de transmettre les bonnes informations aux ingénieurs des deux équipes. »

Quel programme d’essai avez-vous mis en place pour préparer les 24 Heures Motos ?

« Nous avons d’abord effectué un shakedown sur le circuit de Pau-Arnos. Il s’agissait des premiers tours de roue avec la moto 2024. Ensuite, nous avons réalisé deux journées d’essais en Espagne sur le circuit de Jerez. La pluie s’y est invitée. Cela m’a permis de découvrir les pneus Dunlop adaptés à ces conditions. C’était intéressant, car ce sont des conditions que nous pourrions rencontrer lors des 24 Heures Motos. Nous participerons aux essais pré-Mans organisés les 2 et 3 avril sur le circuit Bugatti. Cela fera six journées d’essais complètes avant d’attaquer la semaine de l’épreuve. Ça permet de bien prendre nos marques au guidon, mais aussi avec l’équipe. Mes coéquipiers ont déjà beaucoup d’expérience avec cette BMW. Nous avons appris à nous connaitre. Nous savons que l’esprit d’équipe a son importance en endurance. »

Y a-t-il des développements techniques ou des innovations spécifiques que vous allez apporter sur votre machine que tu peux partager et qui pourraient faire la différence durant la course ?

« Oui, nous allons en apporter, mais je ne peux pas les partager (rires). Tout ce que je peux dire c’est que la BMW est une machine extrêmement développée et qu’elle a évolué par rapport à 2023. »

En cas de victoire, BMW deviendrait le premier constructeur européen à remporter les 24 Heures Motos. On imagine que ça serait un bel accomplissement.

« Bien sûr, car les 24 Heures Motos sont une épreuve mythique et extrêmement difficile pour les machines comme pour les hommes. Le potentiel est là. Nous avons la vitesse, une machine et une équipe qui fonctionne bien. Du point de vue de la consommation, la BMW est aussi efficace. Sa fiabilité a été nettement améliorée. Ainsi, nous avons tous les éléments pour réaliser une véritable performance. Nous arriverons sur le circuit Bugatti avec la victoire pour objectif. Celle-ci serait historiquement retentissante. »

PHOTO : Sylvain Guintoli au guidon de la BMW M1000RR d’essais du Championnat du monde Superbike.