Grâce à vos 25 participations vous rejoignez le cercle fermé des 12 pilotes de légende des 24 Heures Motos. Quel sentiment cela vous procure ?

« Ça m'a un peu surpris. Je suis le recordman de participations, oui c'est dans les faits. Cependant, faire partie des 12 pilotes de la légende des 24 Heures Motos, c'est une grande fierté. Ça signifie qu'il y a de la reconnaissance de la part de l'Autmobile Club de l'Ouest mais aussi des autres pilotes. Ça m'a touché. Lorsque j'ai vu mon nom figurer parmi cette liste de 12 pilotes, ça m'a fait un sacré coup parce que je n'ai pas gagné les 24 Heures Motos et j'estime ne pas avoir été un grand pilote au niveau sportif. Certes j'ai eu la chance de le faire. J'ai terminé la course en 4e et en 5e position lors de l'apparition de la Suzuki GSX-R, je suis monté sur le podium de la catégorie Superstock et je me dis que finalement, ce n'est pas si mal que ça. »

Participer aux 24 Heures Motos à 25 reprises, est-ce à dire que c'est difficile pour un pilote de raccrocher les gants et de se passer de cette épreuve ?

« Les 24 Heures Motos, c'est l'épreuve de référence en Endurance. Quand on est un petit pilote, entre guillemets, du championnat de france Promosport, là on se retrouve à rouler avec les grands. Même si aux essais on est 15e, même si à l'arrivée on termine dans le top 10, se retrouver là c'est quand même extraordinaire. Aujourd'hui, lorsque je vois le nombre de pilotes qui ont sûrement un plus haut niveau que moi, qui veulent participer à la course mais qui ne trouvent pas de guidon, je me dis que j'ai eu de la chance. Aujourd'hui, je savoure cette chance. »

En 25 ans, il y a eu beaucoup d'évolutions aux 24 Heures Motos. Qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?

« Ce qui m'a le plus marqué c'est lorque je me suis fait doubler par un autre pilote qui a fait frotter son genou au sol, sous la pluie. Pour moi, c'était inconcevable et pourtant, le relais d'après, j'y suis arrivé aussi. C'est la preuve qu'il y a eu une véritable évolution technique. Je me suis arrêté en 2006 à l'âge de 49 ans donc je n'ai pas connu les outils électroniques dont les pilotes disposent aujourd'hui mais là aussi c'est une véritable évolution technique. »

Qu'est-ce que vous retenez de l'atmosphère des 24 Heures Motos ?

« Ce qui est particulier au Mans, c'est qu'on est assez près du public. Le samedi matin lorsqu'on ouvre le rideau de notre stand et que l'on voit tout ces spectateurs réunis dans les tribunes, c'est une grosse émotion. Quand j'ai eu des pilotes débutants dans mon équipe, à chaque fois je leur disais de faire attention parce qu'on peut s'emporter. Là, on ne roule plus pour soi mais pour tout le public. »

Pour vous, c'est quoi l'esprit 24 Heures Motos ?

« Les 24 Heures Motos, c'est la première grande épreuve que tous les motards attendent. On a passé l'hiver et la première grande épreuve ce n'est pas le grand-prix de France, ce n'est pas le Bol d'Or, ce sont les 24 Heures Motos. C'est une course qui attire beaucoup de spectateurs. Je me souviens également de motards qui venaient me voir après la course et qui me confiaient s'identifier à notre moto. Si nous étions contraints à l'abandon, ils étaient autant déçus que nous. L'aura de cette épreuve a fait que j'ai également reçu le soutien de joueurs du F.C Nantes puisque je suis originaire de cette ville. L'esprit des 24 Heures Motos c'est ce mélange entre grande fête de la moto, le soutien du public passionné et l'attrait que l'épreuve à sur les non-initiés. »

Quel est votre pronostic pour la prochaine édition des 24 Heures Motos ?

« C'est difficile à dire. Au Bol d'Or, on a remarqué que BMW était très performant mais je pense surtout au Suzuki Endurance Racing Team, l'équipe de Dominique Meliand. Je pense qu'ils ont acquis une grande expérience avec la nouvelle GSX-R au Bol d'Or. Elle devrait être aboutie et je sais qu'ils sont très forts chez eux, sur le circuit Bugatti. »

PHOTO : Gérard Jolivet lors de la conférence de presse des 24 Heures Motos.